- débandade
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• 1559; de 2. débander; d'apr. it. sbandata1 ♦ (Personnes) Fait de se disperser rapidement et en tout sens. ⇒ débâcle, déroute, dispersion, fuite, 1. retraite, ruée. « ce fut une débandade folle avec des cris et des rires » (Loti).2 ♦ Loc. adv. Vieilli À LA DÉBANDADE : en se débandant; par ext. dans le désordre, la confusion. « les masures bâties à la débandade le long de la route » (Zola). Tout va à la débandade (cf. À vau-l'eau).⊗ CONTR. Discipline, ordre.Synonymes :- défaite- déroute- reculadeDispersion désordonnée ; paniqueSynonymes :- débâcle- déroute- fuite- panique- ruéedébandaden. f. Fuite, dispersion désordonnée.|| Loc. adv. à la débandade: dans la confusion et le désordre.⇒DÉBANDADE, subst. fém.Dispersion, fuite ou retour désordonné. Anton. ordre, discipline, organisation.A.— 1. [Le compl. de nom, exprimé ou non, désigne une troupe] Action de se débander, de rompre les rangs. Synon. panique, retraite :• ... une débandade, une fuite vers le fleuve, qui se serait à coup sûr changée en déroute, si des troupes fraîches avaient soutenu les marins, déjà exténués et décimés.ZOLA, La Débâcle, 1892, p. 223.2. [Le compl. de nom, exprimé ou non, désigne une pers. ou un animal] La joyeuse débandade d'un retour de marché (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 233). Une débandade de pourceaux, des hottées d'enfants demi-nus (LORRAIN, Heures Corse, 1905, p. 101).3. [Le compl. de nom désigne une chose] Désordre complet. Une débandade de bouteilles, de casseroles, de dossiers, de flacons, de livres. Une débandade de chaises renversées, culbutées (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 811).— Au fig. Une débandade générale, morale. La vie se compose ainsi de débandades et d'assauts, — jusqu'à la grande débandade finale, d'où l'on ne se relève pas (SAINTE-BEUVE, Corresp. gén., t. 2, 1818-69, p. 510). Dans l'universelle débandade, c'est aux juges qu'on laisse le soin de gouverner (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 501).B.— Loc. adv.1. À la débandade. En désordre, n'importe comment. Anton. en ligne, en ordre. Des foules de petites pâquerettes blanches, en tas, à la débandade, par groupes (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1369). Ses vieux cheveux gris tout bouclés à la débandade sous le feutre crasseux (VIALAR, 4 Zingari, 1959, p. 12).♦ Aller à la débandade. À vau-l'eau. Si l'on ne tient pas les domestiques, tout va à la débandade (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 201).♦ Laisser aller à la débandade. Ici, il n'a songé qu'à bien vivre; il a tout laissé aller à la débandade (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1237).2. En débandade. Même sens. Un tumulte de voix en débandade (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 211).Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. débandage, vieilli. Le prisonnier (...) se jeta hors de la colonne et se perdit dans l'obscurité (...) On ne le poursuivit pas (...) Et d'ailleurs, le débandage eût pu se mettre dans les rangs (HUGO, Hist. crime, 1877, p. 134).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1559 a la desbandade « en désordre » (Amyot ds DOCHEZ); 1581 debendade sens obsc., prob. fig. (Le cabinet du roy de France, p. 98 ds GDF. Compl.); 1585 id. « sans réfléchir, tête baissée » (NOËL DU FAIL, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. II, XXIX, p. 238); 1608 « en désordre » (CAYET, Chron. nov., p. 256 ds GDF. Compl.). Dér. de débander2; suff. -ade. Fréq. abs. littér. :211. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 24, b) 531; XXe s. : a) 699, b) 170.
débandade [debɑ̃dad] n. f.ÉTYM. 1559, desbandade; de 2. débander.❖1 Vx ou littér. Action, mouvement, situation d'une troupe qui se débande (2. Débander). ⇒ Débandement; débâcle, fuite, retraite. || La débandade générale des troupes.♦ Cour. Fait de se disperser rapidement en tous sens (personnes). ⇒ Dispersion, ruée; course. || Une débandade d'écoliers après la classe. || Ce fut la débandade générale.1 Alors ce fut une débandade folle avec des cris et des rires, pour grimper sur la haute falaise (…)Loti, Pêcheur d'Islande, IV, 6, p. 243.♦ ☑ Loc. En débandade.2 Ils se hâtent, en débandade, tête basse, épuisés, tirant la jambe, inquiets d'être à la traîne.Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 185.♦ ☑ À la débandade. || Les soldats s'enfuirent à la débandade.2 Fait de se disperser en désordre, de se défaire (en parlant d'éléments nombreux, de choses abstraites). || La débandade des idées, des convictions. ⇒ Débâcle.2.1 Ah ! cette débandade, chez moi, quand tout devient trop difficile !Georges Borgeaud, le Voyage à l'étranger, II, p. 135.♦ Par métonymie. État de choses (concrètes) répandues en désordre. ⇒ Confusion, désordre, fatras, fouillis.2.2 Beaucoup de boursiers étaient ainsi en train de partir, qui restèrent, debout devant le dieu (le banquier), lui faisant une cour d'échines respectueuses, au milieu de la débandade des nappes salies.Zola, l'Argent, p. 13 (1891).♦ ☑ Loc. À la débandade : dans le désordre, la confusion d'un abandon général. Vieilli. || Mettre tout à la débandade, en désordre. || Tout va à la débandade.3 (…) tout a été à la débandade, on a jeté l'argent (…)Mme de Sévigné, 517, 4 juin 1690.♦ Par ext. Situation de choses concrètes disposées en désordre, comme si elles avaient été lâchées en vrac.4 On distinguait nettement les masures bâties à la débandade le long de la route (…)Zola, la Faute de l'abbé Mouret, p. 379.❖CONTR. Discipline, ordre, méthode, règle. — (Personnes) Alignement, ordre, rassemblement.
Encyclopédie Universelle. 2012.